énergies et agrivoltaïsme

Les scénarios de transition énergétique sont sources d’un grand changement sur le territoire national avec une part belle au photovoltaïque et à l’éolien dans le futur mix énergétique. Ces changements sont lourds de conséquences sur les espaces agricoles, naturels et forestiers (dits ENAF) en raison de la raréfaction des sites dégradés prioritaires pour la solarisation et du temps nécessaire pour valoriser le gisement en toitures.

Comment concilier production d’énergie et production agricole ? Où placer les panneaux solaires ? Avec quelles adaptations ? Quels services rendus aux agriculteurs ? Toutes ces questions, nous tentons d’y répondre au quotidien !

photographie parc agrivoltaïque

Nos chiffres clés SUR LES éNERGIES ET L’AGRIVOLTAISME

projets éoliens pour plus de 20 développeurs
projets photovoltaïques et agrivoltaïques pour plus de 60 développeurs
~
autres projets (postes de conversion, gazoduc, pipeline)
ha
en moyenne pour un projet photovoltaïque

Projets éoliens, agrivoltaïsme, méthanisations agricoles, nucléaire et enfouissement, hydrogène vert, lignes à haute tension et canalisations de gaz, CETIAC accompagne les projets énergétiques et les projets de transition dans la prise en compte des enjeux agricoles.


LA TRANSITION énergétique ET LE FONCIER AGRICOLE

Le cap de la transition énergétique est fixé par la PPE 2019 – 2028 (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) inscrivant la France dans une trajectoire permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Elle fixe le cap pour toutes les filières énergétiques qui pourront constituer, de manière complémentaire, le mix énergétique français de demain.

Les scénarios prospectifs sur les besoins, usages et mix énergétique à l’horizon 2050 sont nombreux (retenons en particulier ; Transition 2050 de l’ADEME et les Futurs énergétiques 2050 de RTE) mais concluent tous au rôle majeur du solaire photovoltaïque dans la réussite de la transition.

  • pour l’ADEME : les 4 scénarios 2050 prévoient entre 92 GW et 144 GW de puissance installée solaire pour une part des EnR passant de 22% aujourd’hui à au moins 72% d’EnR du mix énergétique. Le solaire représente entre 21% à 33% du mix de ces scénarios.
  • pour RTE : les 6 scénarios 2050 prévoient entre 70 GW et 214 GW de puissance installée solaire pour une part des EnR à minima de 50% du mix énergétique. Le solaire représente entre 13% à 36% du mix de ces scénarios.

Transition énergétique et foncier agricole
Parmi les scénarios, le solaire est la principale énergie renouvelable estimée capable de disposer de suffisamment de gisement pour répondre aux scénarios du mix par rapport à l’énergie nucléaire. Seul l’éolien (terrestre et en mer) vient compléter significativement la répartition des EnR avec entre 25% et 50% d’éolien dans le mix suivant les scénarios. L’hydraulique, l’hydrogène et la biomasse sont assez invariants et restent < 10% du mix. La part du nucléaire à 2050 varie entre 13% et 50% selon les scénarios. Source : RTE et ADEME, réalisation CETIAC.

Le photovoltaïque concentre donc le plus gros des efforts en matière de développement des énergies renouvelables. La transcription de ces objectifs en surface est fortement dépendante de la répartition entre le solaire en toiture et le solaire au sol. En effet, la PPE précise que presque 50% des objectifs de 2028 doivent être installés en toiture (19 GW sur les 44 GW de solaire total).

Toutefois, il n’existe aujourd’hui pas de projection 2050 de répartition entre le sol et les toitures. En effet, même si l’ADEME affirme que les gisements en toitures sont suffisants pour répondre aux objectifs, le retard pris et le temps nécessaire pour valoriser le potentiel en toiture ne permettront pas d’atteindre les objectifs de transition énergétique seulement avec le solaire sur bâtiment.

Pour tenir le rythme et atteindre les objectifs, la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) la PPE est déclinée en calendriers et cahiers des charges d’Appel d’Offre pour fixer les tarifs d’achats de l’énergie et sélectionner les projets lauréats. L’AO CRE des centrales au sol fixe maintenant un seuil d’attribution pour les projets de centrales au sol sur terrains agricoles (250 MWc par périodes soit 2 fois par an). A noter que les PPA permettent de contractualiser de gré à gré sans obtention des tarifs d’achat.

Les enjeux fonciers restent forts quant à savoir où et comment seront mobilisés les espaces naturels, agricoles ou forestiers par rapport aux objectifs de transition énergétique. En effet, malgré la rapidité des évolutions technologiques, il est nécessaire pour produire 1 MWc d’occuper 1 ha au sol. Pour transcrire les objectifs 2028 de la PPE entre 16 000 ha et 19 000 ha seraient mobilisés et 10 fois plus selon l’objectif 2050.

Nous constatons également que pour disposer des autorisations préalables et du permis de construire sur 1 ha, il est nécessaire de sécuriser pendant 5 à 10 ans au moins 10 fois plus sur la phase d’études et développement.


AGRIVOLTAÏSME : LA CONSTRUCTION EN COURS DU CADRE ET DES réFéRENCES

L’article 54 de la loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables vient entre autre officialiser plusieurs années d’approfondissements sur l’association entre les technologies photovoltaïques et des activités agricoles. Le concept de l’agrivoltaïsme, auparavant considéré comme une expérimentation et une innovation, a été incrit dans le code de l’énergie. Sa définition reprend les services étudiés dans l’étude ADEME « Caractériser les projets photovoltaïques sur terrains agricoles et l’agrivoltaïsme » co-rédigée par le groupement CERESCO/CETIAC/ICARE.

Une installation agrivoltaïque est une installation de production d’électricité utilisant l’énergie radiative du soleil et dont les modules sont situés sur une parcelle agricole où ils contribuent durablement à l’installation, au maintien ou au développement d’une production agricole. Est considérée comme agrivoltaïque une installation qui apporte directement à la parcelle agricole au moins l’un des services suivants, en garantissant à un agriculteur actif* une production agricole significative et un revenu durable en étant issu :

  • L’amélioration du potentiel et de l’impact agronomiques ;
  • L’adaptation au changement climatique ;
  • La protection contre les aléas ;
  • L’amélioration du bien-être animal.

*ou à une exploitation agricole à vocation pédagogique gérée par un établissement relevant du titre Ier du livre VIII du code rural et de la pêche maritime

Ne peut pas être considérée comme agrivoltaïque une installation qui porte une atteinte substantielle à l’un des services ci-dessus. Ne peut pas être considérée comme agrivoltaïque une installation qui ne permet pas à la production agricole d’être l’activité principale de la parcelle agricole ou n’est pas réversible.

agrivoltaïsme ADEME
Source : ADEME – Caractériser les projets photovoltaïques sur terrains agricoles et l’agrivoltaïsme (ICare-CERESCO-CETIAC)

En savoir plus sur notre décryptage de la loi d’accélération

En savoir plus sur l’étude agrivoltaïsme selon l’ADEME

En savoir sur les principales références nationales


les particularités départementales

Face à la multiplication des projets, les services de l’Etat et/ou représentants des filières agricoles, ont régulièrement construits des chartes de bonnes pratiques ou des guides de recommandations. Nous avons réalisé un travail de centralisation des recommandations, chartes et guides provenant :

En savoir plus sur les règles par département

Notre article de synthèse des guides et chartes


vers un projet agrivoltaïque pertinent

prendre le temps
ET CONCERTER

La notion du temps est capitale : le ou les exploitants agricoles vont s’engager sur 30 ans soit potentiellement sur toute la durée de leur carrière. Les enjeux ne sont pas à prendre à la légère c’est un partenariat sur le long terme à co-construire

pas d’agriculteur =
pas d’agrivoltaïsme

Avec un rythme de disparition des exploitations agricoles de l’ordre de – 20% tous les 10 ans et une moyenne d’âge des exploitants à 52 ans, ce n’est plus parce qu’un foncier est disponible qu’il sera aisé d’installer un jeune agriculteur.

S’adapter au territoire
et Partager

La diversité des exploitations agricoles, des filières et des territoires est une grande richesse nationale. Chaque projet doit s’adapter au système agricole et à ses mutations en cours !
Apporter une solution à un collectif d’agriculteurs sur un besoin commun est également une belle opportunité.

suivre
et évaluer

Le développement sur terrains agricoles s’est accéléré depuis 2019 mais avec une moyenne de 3 à 5 ans entre le lancement du développement et la construction, encore peu de projets agrivoltaïques sont construits. Les lacunes sur les résultats sont très importantes et le suivi est crucial.

L’anticipation des points bloquants et la rechercher d’alternative dès le début du développement est nécessaire pour ne pas avoir de mauvaise surprises. Nous nous efforçons d’apporter notre regard sur les problématiques rencontrées mais il arrive dans certains cas que ces points soient rédhibitoires.

La question du loyer et du partage de la valeur est un élément central du projet. En effet, nous rappelons souvent que le loyer n’est pas un revenu agricole et qu’il peut facilement contribuer à la spéculation foncière comme le ferait le passage d’un terrain agricole à constructible. La question du plafonnement de ce loyer (ou de son conditionnement) et la mise en place d’autres retombées économiques pour le territoire (investissements, soutien de projets locaux, expérimentations et innovations territoriales) sont des pistes de travail que nous approfondissons.

Article sur notre vision d’un bon projet agrivoltaïque

En savoir plus sur notre accompagnement spécifique pour les projets agrivoltaïques


Nos principales références

Stratégie photovoltaïque agrivoltaïque

Définition des critères de développement des projets agrivoltaïques sur la CCLA

Client : Communauté de Communes des Landes d'Armagnac
Année : 2021
Département : Landes (40)

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logo ADEME

Caractériser les projets photovoltaïques sur terrains agricoles et l’agrivoltaïsme

Client : ADEME
Année : 2019-2021

En savoir plus »

Etude préalable agricole photovoltaïque

EPA – Projet photovoltaïque de Cusey

Client : VALECO
Année : 2022
Département : Haute-Marne (52)

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Pour aller plus loin

Groupes de travail sur l’agrivoltaïsme

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